Golcondes

 

golconde

 Profondes, extrêmes,
golcondes suprêmes,

appellent dans leur monde
poète et poème 

Avant de savoir qu'il s'agissait des diamants sortant des ateliers de taille de l’ancienne ville-forte de Golconde fleurissante autrefois au beau milieu de l’Inde, le mot golconde évoquait pour moi plutôt des gondoles fantômes, des gorgones à tentacules, des méduses ou des sirènes. Et c'est avec ces évocations trompeuses que je  composais la rime qui n'aboutit jamais au poème.

Magritte. Tout le monde connaît ces messieurs, parfois aussi des dames, si sobres et si bien mis, en manteau long et chapeau melon, tombant sur la toile en pluies. Cette série s'appelle, je ne sais pas pourquoi, Golconde, comme si le mot s’inscrivait, là aussi, non pas au propre mais au suggéré, peu importe l'Inde avec ses diamants, invisibles ou inexistants dans ces étranges précipitations humaines.

Mais à bien considérer le tableau, à interroger le poème, la question de fond est non pas ce qu'ils suggèrent, mais le suggestif lui-même ; rien de plus difficile, le plus souvent, que de saisir ce que le suggestif suggère, rien de plus évasif et de plus fuyant. 

Eh ! arrête-toi que je t'attrape, l'ange moqueur de l'art !

 

janvier 2022
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